top of page

Le pansement

Dessiner le contre-champ d’un film c’est d’abord montrer ce qui n’y avait pas été filmé, c’est-à-dire, dés le début de Mille soleils, de décrire le travail des bouchers quand dans Touki Bouki une scène d’abattoir semblable mettait en scène un sacrifice proprement infernal et, en passant, une inoubliable ode à la pellicule Eastmancolor.

 

C’est aussi recueillir, dans une digression fictive (la scène de l’homme à la mobylette), les échos de son désir fou de liberté.

Mais le contre-champ n’est jamais aussi puissant que donné dans sa forme la plus littérale : Magaya Niang regarde Mareme Niang à travers l’écran sur lequel est projeté Touki Bouki. Le montage invente soudain une réponse à ce regard.

L’hémorragie du temps qui sépare les deux individus semble alors virtuellement arrêtée.

 

20 juillet 2014

Pierre Philippe

<

bottom of page