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Banal

L'étrangeté initiale vient d'un déplacement de contexte. Les dialogues échangées avec Samantha tiennent de la comédie sentimentale la plus éculée, la plus clichée. Sauf que Samantha n'est qu'un logiciel, une voix dans un smartphone hyper-sophistiqué. Ce qui aurait pu être une vidéo Vine sympa de 6 secondes se transforme sur la forme longue en un étirement engourdi de pathos à travers un éclairage de pub hérité de ce qu'il y a de pire chez Malick.

 

La trivialité du quotidien, au lieu d'être transfigurée (citons Garrel, Antonioni ou Hong Sang-soo) ne sert ici qu'à aplatir l'originalité du concept et transforme Her en une énième comédie sentimentale.

 

Chacun peut se reconnaître dans l'histoire mais ici ce n'est pas un atout : la substance dramatique qui doit tout à une sorte d'effet Barnum rôdé rejoint celle de l'horoscope.

 

28 mars 2014

Pierre Philippe

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